Préface de Rémy Rieffel
Presses Universitaires de Rennes
Les télévisions des diasporas sont investies de passions et de préjugés. Au pire, les images d’immeubles truffés de paraboles résonnent comme une alerte vis-à-vis de communautés dont on présume qu’elles prennent fait et cause pour des nations aux intentions équivoques. Au mieux, les fidèles des «chaînes du pays» sont regardés avec plus ou moins de condescendance comme des nostalgiques invétérés. Plutôt discrets, les Portugais de France sont traditionnellement considérés comme une population «bien intégrée» et qui «ne pose pas de problèmes». Tandis que certains érigent «l’invisibilité» lusitanienne en parangon du creuset républicain, d’autres y voient une véritable société parallèle profondément enracinée dans le pays d’origine. Au Portugal, l’émigration est devenue, au fil des siècles, un marqueur de l’imaginaire collectif. «Le Portugal n’est pas un petit pays» s’évertuaient à dire, jusqu’en 1974, les cartes de l’empire colonial disséminées dans les classes primaires. Depuis l’avènement de la démocratie, la grandeur de la nation se mesure à l’aune de la mobilisation d’une diaspora évaluée à près de cinq millions de personnes. C’est à la croisée de la sociologie des médias et des migrations que s’inscrit cette étude transversale de la chaîne satellitaire RTP Internacional. Il s’agit à la fois de rendre compte du phénomène télévisuel dans son ensemble (production, discours et publics) et de l’inscrire au coeur des espaces publics et privés (représentations politiques, histoire des Portugais en France, pratiques culturelles, dynamiques familiales et réseaux transnationaux). Les discours et les pratiques d’appartenances traduisent des enjeux identitaires complexes que l’on ne peut ni réduire à l’analyse d’un média, ni soustraire du contexte historique et sociopolitique dans lequel ils prennent sens.
Manuel Antunes da Cunha est docteur en Sciences de l’Information et de la Communication (Institut Français de Presse – université Paris II) et vient de conclure un post-doctorat financé par la Fundação para a Ciência e a Tecnologia(Lisbonne). Il a enseigné à la faculté de Sciences sociales de l’université Catholique Portugaise (Braga) et travaillé comme journaliste dans la presse écrite au Portugal et en France. Actuellement, il est membre associé du Laboratoire «Communication et Politique» du CNRS (Paris). Ses recherches portent, entre autres thèmes, sur les discours médiatiques, la réception et les publics, ainsi que la population d’origine portugaise.
Filho de emigrantes, Manuel António Antunes da Cunha instala-se em Bico – Paredes de Coura (1983), tendo encetado um percurso académico que o leva a concluir uma licenciatura em Ciências Religiosas, na Faculdade de Teologia – Braga, da Universidade Católica Portuguesa (1996). Entretanto, ingressa na redacção do jornal bracarense Diário do Minho (1992-1996), obtendo a carteira profissional. En Setembro 1996, muda-se para Paris, matriculando-se no Institut Français de Presse (Universidade Panthéon-Assas, Paris II). Depois da Licenciatura e do Mestrado é-lhe conferido pela mesma Universidade o grau de Doutor em Ciências da Informação e da Comunicação (2006). En 2007, é convidado enquanto Professor auxiliar do curso de Tecnologias de Informação e Comunicação (TIC) da Faculdade de Ciências Sociais – Braga da UCP. De regresso a Paris, cobre as candidaturas dos Portugueses e luso-descendentes às eleições municipais de Março 2008 para o semanário Lusojornal. Em Abril do mesmo ano, a Fundação para a Ciência e a Tecnologia atribui-lhe uma bolsa de pós-doutoramento para prosseguir as suas pesquisas relativas aos media e à diáspora. É igualmente investigador associado do Laboratoire Communication et Politique do Centre National de Recherche Scentifique (CNRS) e articulista do Diário do Minho.
Manuel Antunes da Cunha é autor de uma dezena de artigos em revistas científicas francesas e portuguesas, participou em outros tantos colóquios (Paris, Londres, Istanbul, Lisboa, Covilhã, Ponta Delgada) com intervenções relativas a Portugal, aos media (rádio, televisão internet) e aos Portugueses residentes em França.